30.11.05

Autopilot On



Les jours passent, mais pas assez vite à mon sens : j'ai besoin de vacances et elles n'arrivent pas assez vite à mon goût (quinze longs jours encore...).
Je ressens le contrecoup des derniers mois tomber maintenant : les soucis de santé de ma femme, la naissance de la petite dernière, les nuits avec moins de sommeil... Et la fatigue accumulée.
Au travail, j'ai l'impression d'être sur pilote automatique. Je fais les choses sans grande passion, un peu mécaniquement. Je reçois les gens et je pense toujours arriver à les aider au final, quand même. Parce que les habitudes sont là, parce que j'ai des automatismes dans ma tête. Mais il manque l'envie ! C'est un peu dramatique car j'ai en face de moi beaucoup de détresse humaine et je me sens comme usé pour y répondre. Alors je culpabilise aussi d'être aussi indifférent à ceux en face de moi...
D'un autre côté, j'essaie de me dire que je ne suis pas Mère Thérésa et que je ne peux pas pleurer, compatir, me battre corps et âme avec toutes ces personnes, sinon c'est moi qui y laisserait ma peau au final. Mais ce côté très mécanique dans la façon d'accueillir les gens que j'ai en ce moment m'agace beaucoup.
J'ai peur aussi que ma lassitude ne se sente et pourtant, comme dit souvent un de mes collègues, il faut que l'accueil de chaque personne soit le même, même énergie, même sérieux, même entrain, que ce soit le premier ou le Xème de la journée. Notre attitude compte énormement dans l'aide que l'on peut apporter. Mais quelques fois, ça demande une énergie considérable...

Un de mes collègues nous annonce qu'il va partir. J'avoue que ça me fait un coup car il y avait une bonne entente entre nous. Il part car il ne se satisfait pas de ce qu'on lui donne à faire dans le service, et dans ses griefs, j'entend comme un écho des miens.
Le fait qu'il parte me donne à penser que je suis un peu couard, je ressasse les mêmes griefs depuis des années, et pourtant je suis toujours là. Lui, il ose franchir le pas. Il a bien raison. Mais pourtant, je me sens comme un peu abandonné... Encore un truc qui ne me donne pas forcemment la pêche pour aller bosser.

Les jours ne passent pas assez vite... Je rêve d'un long congé. Juste moi, ma famille. Envie d'être au calme, rien que nous. Envie de me retrouver face à l'ordinateur pour écrire, commencer un texte, long ou pas long, mais m'essayer vraiment à l'écriture. Et je ressens pour cela ce besoin de calme et de temps.

Avec une amie, il y a longtemps, nous étions en Auvergne. Elle aussi, comme moi, aime l'écriture, prose, poésie, débuts de romans... Nous avions l'habitude de discuter beaucoup là dessus.
Bref, en Auvergne, on tombe un jour, complètement par hasard, sur une grande batisse ancienne, et on est intrigué par la devanture : hotel, café, cercle littéraire. On y entre pour boire un verre et tous les deux, très étrangement, on ressent dès l'entrée comme un choc (on en a reparlé après et on a éprouvé les mêmes sensations étranges).
Une atmosphère particulière : grande salle avec des livres partout, des petites tables pour lire et boire une verre, une ambiance feutrée mais chaleureuse. Comme ces clubs un peu british mais sans le clinquant et le faux-luxe. Quelque chose de familial.
Le maître des lieux nous expliquait le fonctionnement, ce rendez vous des amoureux des livres, ces réunions du soir pour lire et échanger, ces chambres qu'il réservait à ceux qui voulaient être au calme et écrire.
Et tous les deux, on a eu cette impression très étrange de se dire "c'est là, c'est là que je veux être", quelque chose de très fort qui m'a fait venir les larmes aux yeux et elle aussi. Cette envie de tout lâcher quelques semaines pour être là, loin de tout et écrire, vider tout, lâcher tout, se retrouver. Cet endroit avait quelque chose d'un peu magique.
J'aimerai bien m'y trouver en ce moment...

22.11.05

Invisible

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Je serai à coté de toi le matin, à ton réveil. Je te regarderai, verrais le sommeil encore remplir tes yeux. Je voudrai me blottir contre toi, mais ne te sentirai pas. A coté de toi, il n'y aurai qu'un vide, rien.
Je serai à coté de toi dans les moments difficiles, pour les larmes solitaires ou les colères inutiles. Je te tiendrai cette main que tu ne me donneras pas, je mettrai mon bras sur ton épaule en vain. Je serrerai le vide.
Nous mangerons face à face le soir, toi qui ne finira rien de ce qu'il y a dans ton assiette, moi qui n'en aurai pas. Et alors les émotions trop longtemps contenues dans la journée se déverseront, le masque tombera. Tu pleureras solitaire dans le silence du soir. Je te dirai que je suis là, mais tu n'entendra pas.
Je serai à tes cotés à chaque instant, mais tu ne me verras pas. Je te dirai les mots qu'il faut car je saurai les dire alors, mais tu ne les sauras pas. Je te dirai mes regrets, mes remords, mes peines, je te dirai les choses que je n'ai jamais pu sortir.
Mais invisible je resterai. Le témoin muet de tout ce que l'on aura partagé et de tout ce qu'on ne pourra plus construire.
Lorsque je ne serai plus là, je serai toujours là quand même.
Mais tout ce que je n'aurai pas fait, pas dit résonnera encore plus fort. Je saurai ce que j'aurai raté mais il sera trop tard. Et mes regrets resteront vains.

C'est là que je me réveille et que je me dis qu'il faut me hâter de faire tout ce que je n'ai pas fait.

20.11.05

Cahiers

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C'est fou comme quelques fois une phrase, une chose insignifiante peut prendre sens pour toute une vie.
C'était en quatrième. Je devais avoir quinze ans. Ma professeur de français était quelqu'un d'exceptionnel, gaie, vivante, curieuse, pleine d'humour et de culture. Un mélange vraiment détonnant qui m'a donné l'amour des livres et des lettres.
Pendant toute l'année, il y eut, du moins je le crois, entre elle et moi, une réelle connivence (classe il faut dire pas facile dans un collège pas facile, peut être étais-je un des rares à m'intéresser...).

Je me souviens que j'adorais les rédactions. Déjà, écrire était pour moi une bouffée d'oxygène. Et avec elle, je crois bien m'être dépassé ! J'avais d'excellentes notes, comme rarement j'en ai eu, tout cela parce que je savais que ces lignes lui étaient destinées.
Et pour ne pas faire comme les autres, je mettais des petites blagues dans mes rédactions. Genre je me souviens, que dans une rédaction (assez réussie ma fois) sur la vie pendant la guerre, j'avais appellé l'héroine Mélanie et à la fin, on apprenait que son nom de famille était Zétofrais. Mélanie Zétofrais, très fin hein. Je me souviens que ça la faisait hurler, qu'elle faisait semblant de me disputer devant la classe (il y eu plein d'autres blagues pourries comme celles ci) mais qu'elle finissait toujours par sourire en reconnaissant que le reste était bien écrit.

A la fin de l'année, la tradition voulait qu'avec les élèves on se marque de petits mots sur nos cahiers de correspondance qui ne servaient plus à rien.
Je suis allé la voir ma prof de français et lui ai demandé si elle souhaitait m'écrire elle aussi quelque chose.
Elle le fit. Une phrase qui m'intrigua, se grava dans ma tête, me poursuivit.
Une phrase qui sonne toujours pour moi comme une promesse à tenir et à laquelle j'essaie d'être fidèle.
Sur le cahier, elle avait écrit une phrase toute simple :

"Pour votre regard. Et que la vie vous préserve de toute vulgarité"

J'espère y être parvenu.

C'est drôle aussi, parce que cette phrase, je l'ai comprise de différentes façons au fur et à mesure que je grandissais, mais elle m'a toujours aidé et accompagné.
Et puis, vingt ans plus tard, je me dis aussi que lorsqu'on complimente quelqu'un pour son regard, c'est tout de même étrange...
J'avoue que j'aimerai bien la retrouver ma prof de français. Pour la voir et la connaître avec mes yeux d'adulte.
Et surtout, la remercier.

13.11.05

Polémique ta mère !

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Ouais, ta mère d'abord, on va arrêter les polémiques ici, sinon ça va devenir un salon de débats sur les faits de société. Ca risque d'augmenter mon QI, celui de mon lectorat aussi, et au final, plus personne ne regardera la Star'Ac. Terrible je vous dis.

Tout ça pour parler de Madonna. Bon d'accord, vous êtes sur-médiatisés en ce moment de la madone, mais je n'y peux rien, elle fait réellement partie de mon quotidien ces derniers jours.
Tous les jours, depuis une bonne semaine, je mets à fond dans la voiture "Confessions on a dancefloor", je bouge la tête comme un gros débile au volant et les passants doivent entendre les haut-parleurs à fond... Lamentable, ma réputation dans le quartier, je n'ose même pas savoir.
Comment ? Ah oui, "Confessions on a dancefloor" ne sort que la semaine prochaine. J'avais oublié. Disons que je l'écoute..Euh...En songe ? En fait, ce sont mes dons de médium. Ou bien parlons de télépathie avec Madonna... Enfin bref, j'adore surtout le morceau "Let will it be"...

Mais Madonna a fait partie de ma vie un bon moment. J'ai un peu zappé ces dix dernières années.. Mais ado, elle m'a accompagné un bon petit bout de temps.

15 ans : "Into the Groove", boum dans un garage : la première fois que je danse avec une fille. Ouais bon d'accord, c'est loin de la définition du slow, mais c'était la première fois et en plus c'est elle qui m'a invité. Alors ça marque quand même.

Même époque : Shoo-Bee-Doo, chanson de deuxième zone (et encore, je suis gentil...) de Madonna que j'écoutais en boucle et tenait à l'époque pour le summum en matière musicale.
Un extrait de ces paroles sublimesques :
"Shoo bee doo bee doo ooh la la
When I look in your eyes
Baby here's what I see
I see so much confusion
And it's killing me "...

Bon ok, maintenant j'ai honte...

L'album "True blue ": écouté en boucle sur le tourne-disque parental, sur l'autoradio parental, au grand désespoir des dis-parents qui étaient en surdose de Madonna...
"Promise to try", Madonna parle de la mort de sa mère et au même moment, c'était la mienne qui m'apprenait qu'elle avait un cancer. Autant dire que je l'ai écouté, celle là, tout seul dans la chambre, le walkman vissé au oreilles et les larmes qui coulaient. Tout seul, tout con. Ma mère s'en est tirée, mais quand je la ré-entends, je vous cache pas que ca me fait quelques frissons.
"I fought to be so strong, I guess you knew
I was afraid you'd go away, too
"
Guetter les clips lorsqu'ils passaient en exclusivité à la télé, négocier avec la famille pour que personne ne veuille regarder autre chose ou ne zappe (une seule télé à la maison, autant dire que ça risquait de chauffer quelques fois !).

"Vogue" : à l'origine d'un gros délire avec une bande de copines et copains, où on a fait un remix du clip en vidéo pour l'offrir à une copine fan. Et moi je faisais le danseur derrière notre madonne à nous... J'espère que cette cassette a été perdue...Ou du moins que les bandes magnétiques n'ont pas une durée de vie supérieur à 15 ans, sinon...Arghhh... On pourra m'extorquer de l'argent avec cette bande là à l'avenir !

Et récemment, "Paradise (not for me)". Une grosse claque sur l'album "Music". Scotché par la musique, par les paroles. Encore une fois j'y ai transposé mon vécu personnel. Le père absent. Trop absent. Et ces paroles :
"I can
'
t remember
When I was young
I can

'
t explain
If it was wrong
My life goes on
But not the same
Into your eyes
My face remains
"
Et c'est surtout la phrase finale 'into your eyes, my face remains", qui sonnait pour moi comme une revanche : tu ne veux plus me voir, mais au fond de tes yeux, quelque part, le souvenir de mon visage reste gravé.. Tu ne veux plus te souvenir de moi, mais tu gardes quand même mon souvenir quelque part... Et à chaque fois, ça me faisait chialer comme un gamin.
Pfff...C'est con de transposer comme ça... Mais c'est souvent le cas pour moi quand j'écoute une chanson.


Bref, voilà, Madonna, ex-idole (pour moi), et la sortie du nouvel album me refaisait penser à toute cette époque.
Bon allez, je vais en réécouter un petit bout (en songes, toujours en songes) de "Confessions on a Dancefloor". Et pis même que je vais l'acheter en vrai.
Et si je retourne un clip, promis, je vous le mets ici. Après il me reste plus qu'à aller me jeter du haut du pont voisin.

8.11.05

Shower or Bath ?

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Je ne sais pas ce qui m'a pris de donner mon opinion dans les articles précédents. C'est vrai que je dois être un extrémiste qui s'ignore à donner des avis péremptoires sur tout comme ça, sans rien y connaître (j'ai grandi moi aussi dans un quartier difficile ?: nan, ça compte pas ; je bosse tous les jours avec des familles en grande difficulté sociale ? : nan, compte pas on t'dit). J'y connais rien, pas le droit d'en parler.
Pis alors là, avoir simplement le droit d'exprimer ma petite opinion personnelle à moi sur mon blog censé être mon espace de parole, n'en parlons même pas. Pas le droit on dit-euhhhhh !

Alors je me révolte. Ouais. Ce blog va devenir LE blog d'opinion incontournable du Net, et picétout.
Et chers amis internautes, pour commencer, n'ayons pas peur, je ne reculerai devant aucune pression, aucune menace, j'ose aborder ce sujet polémique entre tous : Bain ou Douche ?

Oui, n'en doutons pas, c'est un sujet tellement polémique qu'aucun autre blog ne veut en parler, mais je vous l'affirme : même pas peur.
Car, oui, tous les matins, la même question lancinante revient ; bain ou douche ?


Douche : l'aspersion revigorante de l'eau sur le corps
Bain : l'enveloppement chaud de l'eau qui rend le corps mou

Douche : la friction vigoureuse du gant de crin qui régénère la peau, l'esprit et donne de grandes idées libertaires dès le matin
Bain : l'humidité moite qui empêche la connexion des neurones et vous donne le QI d'une huitre

Douche : la station debout qui permet une meilleure circulation sanguine, oxygénant mieux le cerveau et gommant la fatigue matinale
Bain : le corps couché, vautré, paresseux dans l'eau menant tout droit à la paresse, aux péchés, aux délits, aux incendies de bagn...(ah zut je me laisse aller).

Douche : le massage de l'eau qui réveille l'éclat de la peau, atténue les rides, vous donne 10 ans de moins, vous fait gagner au Loto et revenir l'affection de l'être aimé
Bain : l'eau qui ramollit, plisse la peau comme une vieille patate ratatinée, vous donnant un air aigri et mauvais, laissant filer pour vous l'amour, la chance, et qui plus est, rendant les érections moins fermes et moins nombreuses, éliminant de fait une possible deuxième chance dans le porno

Douche
: le gel tonique qui met de bonne humeur, qui donne envie de se dépasser, arriver en avance au boulot et obtenir une promotion en fin d'année
Bain : le parfum lourd et capiteux du bain, la mousse qui appellent à y rester et à arriver en retard au travail, à se foutre de son boulot

Oui, amis, le bain est la porte ouverte à la luxure, à la paresse, le bain est l'ennemi du bien ! Camarades unissons nous et réhabilitons les vertus saines et revigorantes de la douche !!
Moi je vous le dis, ces jeunes qui traînent dehors, ils auraient plus de douches et moins de bains, ben on en serait pas là où on en est.

Ce blog étant devenu un espace polémique, nous ne nous arrêterons pas là.
La semaine prochaine : Slip ou Caleçon

7.11.05

Réponse à Chat Fou

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Suite au commentaire sur la note "En feu"
J'avais commencé à écrire cette réponse dans les commentaires et j'ai trouvé que c'était beaucoup trop long finalement !

Mon cher Chat Fou, en voilà un avis intéressant et je t'en remercie.
Tout à fait d'accord pour dire que la violence est loin d'être nouvelle. Oui, nous vivons dans une société plus sure qu'elle ne l'a sans doute jamais été au travers des siècles. Au moyen âge, tu te faisais égorger au détour d'une ruelle pour tes économies, et l'on emmenait gaillardement les bambins voir le condamné se faire supplicier en place publique.
Bien sur la société est moins violente.

Ceci dit, ce qui me fait peur c'est la perte des valeurs. Les religions ont apporté des valeurs, puis la république en france, avec ses idéaux d'égalité, fraternité, de liberté. Voilà des valeurs qu'il est intéressant de transmettre.
Mais j'ai peur que cet héritage se perde. Voilà ce qui me terrifie.
Que des jeunes incendient leur quartier parce qu'ils haissent l'état, la france en bloc, et toutes les valeurs y étant attachées. Qu'ils rejettent la loi, qu'ils se mettent volontairement à part de la société qui les entoure.
La violence se banalise dans le discours, dans son quotidien. La violence est devenue ordinaire, non seulement dans la rue, mais à la télé, sur les jeux vidéos, partout.
Encore une fois, je ne diabolise pas les jeux vidéos, par ex. Gamin j'ai pris un plaisir fou à massacrer les aliens sur ma console. Maintenant encore, je massacre mes potes sur Tekken et ca m'éclate.
Simplement, j'ai 35 piges, je sais que c'est du second degré et c'est ça qui m'amuse.
Mais quand je vois des gosses de même pas 10 ans me dire "tu sais j'ai vu Scream", ou Kill Bill, ou autre film américain avec 50 morts à l'heure, j'en suis bouche bée. Et je n'invente pas. Je bosse en contact avec les gamins, c'est vrai ce que je dis.
A 10 ans, tu peux te regarder tranquillos dans ta chambre les films de tuerie, d'horreur sans aucun regard parental : les gamins ont la tv, le dvd dans la chambre, tranquilles.
Idem le jeu vidéo où le gamin s'achete tout seul ou s'échange ses jeux, sans aucun controle. Qu'on joue à se tuer à 15 ans, ca me choque pas. Qu'un môme de 6 ans s'amuse à embrocher au sabre ses adversaires, franchement, ça me dépasse.
Et je ne parle pas de la pornographie où les gamins de primaires peuvent te raconter le film.
Et dans tous ces incendies et incidents partout en France, quand j'entend que ce sont souvent des mineurs à l'oeuvre j'ai deux questions :

1 que font des mineurs seuls dehors à minuit ?
2 que font des mineurs seuls dehors à minuit en période d'émeute ?????

La grande question derrière c'est : mais où sont les parents merde ? C'est de la complicité, de l'aveuglement, c'est quoi le problème ?? Quand t'habites un quartier où les voitures flambent depuis une semaine, pourquoi un gosse de douze ans peut il encore se retrouver dans la rue le soir ????? Ca me dépasse. Alors, oui, peut être, punissons celui qui a lancé le cocktail molotov, mais intéressons nous aussi aux parents dans ce cas là. Quel est leur discours ?
Ma mère n'avait beau être "que" femme de ménage dans un quartier difficile, mais jamais à douze ans je n'aurai pu mettre un pied dehors après manger le soir. Elle connaissait le quartier, ses risques, et elle n'aurait jamais laissé ses enfants seuls dehors.

Oui, la violence se banalise et se répand. Non ce n'est pas pire qu'au Moyen Age par ex. Mais j'avais l'impression que nos sociétés étaient arrivées à proposer un cadre, dans lequel la violence au moins était canalisé, contenue.
J'ai peur quand je vois la démission des adultes, des parents. Comment peut on se prétendre parent et laisser son môme de primaire voir des films d'horreur ? Sans un mot, sans une explication, tout seul devant sa télé.
Qui posera des mots sur ce que vivent les gamins au quotidien ? Où seront les limites ?
Idem pour le respect des lois ou de l'autorité. Etant en contact avec des enseignants, je sais que de plus en plus, ils se font engueuler par les parents qui ne supportent pas qu'on ai mis une punition au pauvre chéri-d'-amour. Et le gamin apprend dès 6 ans qu'on peut nier l'autorité de la maîtresse et l'envoyer chier. Merci papa, merci maman. Plus tard, ce sera idem avec le proviseur, le flic, le juge...
Quand j'entends une mère me dire, à propos de son gamin de 15 ans condamné pour vols et violence : "c'est pas juste tout ça, c'est pas lui qu'a fait pire, il aurait pas du être condamné", je bout. Voilà le discours qu'entend le gosse, celui qui pourtant est reconnu responsable d'un délit, par la mère même "c'est pas normal que tu sois condamné, y'en a d'autres qu'avaient fait pire".
Et voilà. Moi je dis : quand on fait une connerie, on assume ses conséquences. Tout le monde peut faire une connerie. Je ne jugerai pas, on est tous différent, certains n'ont pas eu la chance d'avoir l'éducation qu'il fallait, ont eu une vie fracassé, il y a des tas d'explications. Mais merde, quand on fait une connerie, on assume. On reconnait ses erreurs et on est prêt à payer le prix. On dit pas "c'est pas juste, je nique la justice".

Voilà ce qui me fait peur, Chat Fou. L'attitude des adultes qui doivent être là normalement pour permettre à l'enfant de comprendre le monde autour de lui.
Et non, encore une fois, je ne crois pas que les jeux vidéos, les films soient la seule explication. Je les ai regardés, j'y ai joué, je continue encore. Tout dépend de l'âge, de la limite qu'on met et des mots qu'on met autour.

Si mon message n'est pas clair, en résumé, en conclusion, je m'aperçois que c'est "les valeurs se perdent". Et j'ai encore une fois l'impression d'être devenu un vieux con donneur de leçon et ronchonneur.

Aujourd'hui

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D'abord, non, je ne m'habitue pas. L'émotion est la même, intacte, submergeante. Même en y étant préparé, même après deux autres naissances, la même force.
Soulagement, bonheur, attendrissement, questions et peurs, chaleur, sourires...
Des émotions universelles pour le même moment, mais qui sont tellement là et tellement fortes à l'intérieur de Soi, incoercibles, submergeantes.
Aujourd'hui, je les ai ressenties à nouveau.
Aujourd'hui, je ressens les mêmes choses et dit les mêmes mots.
Aujourd'hui, je suis à nouveau papa.

Bienvenue à toi, ma fille.

5.11.05

En feu

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Après avoir lu le dernier post du toujours excellent Neev au sujet des violences dans les banlieues, j'avoue qu'il a touché pile sur plein de choses
Je partage son point de vue qu'aucune violence n'est excusable, que s'en prendre à la voiture de son voisin, tabasser le mec en bas de l'immeuble, caillasser le pompier qui vient éteindre le feu, mettre au chomage les caissière du supermarché qui vivent les mêmes galères...bref, tout ça c'est de la connerie pure et simple.
Mais, je suis partagé entre compréhension et sanction.

Compréhension : bien sur que la vie dans les banlieues, ce n'est pas rose. Bien sur que les familles sont touchées de plein fouet par le chômage, par la discrimination. Bien sur qu'elles n'ont pas les mêmes chances que les autres. Bien sur qu'à force d'être farci de culture de violence dans le rap, les films, les valeurs ne sont plus les mêmes. Bien sur qu'il y a un laxisme parental, une démission, une tolérance qui explique les dérives. Oui je comprends qu'on puisse en arriver là.
Je comprends mais je n'excuse pas.
Parce que moi aussi j'ai vécu dans une banlieue difficile. Ma mère nous élevait seule, avec un salaire de femme de ménage. On vivait dans un immeuble pourri, dans un quatier pourri. Oui à l'école, j'aurai pu être tenté de foutre le bordel, d'aller traîner dehors avec ceux qui ne foutaient rien. Ma mère bossant toute la journée, ca aurait été facile d'aller traîner dans les terrains vagues, les caves et faire des conneries avec les autres.
Pourtant je ne l'ai pas fait. Pourquoi ? Je ne sais pas. Mais je me suis accroché aux études. Le bac. La fac. Le bac+5. Ouais.

Alors oui, d'un coté je comprends mais je ne peux pas excuser. Parce que j'ai vécu aux mêmes endroits et vécus les mêmes galères et que je n'ai pas pour autant foutu le feu aux voitures au bas de mon immeuble.

Non, il ne peut pas y avoir de compromission. Il faut sanctionner les casseurs.
Durement. La tolérance, c'est la porte ouverte aux limites floues, au recul de la loi. La loi est valable pour tous.
Bien sur on peut comprendre. Comme je peux comprendre la femme qui va voler de quoi manger pour ses enfants dans le supermarché du coin. Comme je peux comprendre le type au chômage qui va braquer une banque. Mais même si on comprend, on ne peut accepter que tous les types au chômage aille faire un hold up!!

Mais c'est sur que je suis mal à l'aise. Je me dis que c'est toute une culture qu'il faut changer. On a accepté sur nos chaines la déferlante des séries et films américains où la violence est érigée en symbole, où le gangster est respecté. On accepte que nos enfants écoutent certaines formes de musiques qui prônent la violence...
Non je ne suis pas pour la censure. Mais il ne faut pas s'étonner ensuite qu'une contre culture s'érige dans les banlieues.
Tout jeune passe par une phase de révolte. Moi aussi j'écoutais des musiques violentes, regardait des films violents. Sauf qu'à coté, j'avais ma mère qui était là, donnait son avis, reparlait des valeurs à avoir. Même si ca me gonflait, j'entendais.
Je crois que la société est beaucoup trop tolérante face à ça, il ne faut pas interdire, mais il faut mettre de la parole.
Exemple : Kill Bill. Pour moi, bon film, mais j'y vois tous les clins d'oeil de Tarantino, les rappels, le second degré.
Un jeune qui le voit va se le prendre au premier degré, brut. Apologie de la violence, point barre.
Qui sera là, quel adulte lui donnera les mots pour comprendre la dérision, les références dans le film ?
Personne d'autre que ses potes avec qui on sera mort de rire en disant "putain sa race, comment elle te l'a décapité". Pis on rigolera bien.

C'est finalement plus la société qui devrait faire attention au laxisme et à la tolérance qui s'installe.
Non la violence ne peut être un langage, je ne veux pas l'accepter.
Il faut la combattre fermement aujourd'hui et ne pas la laisser passer ou l'excuser. Mais dans un deuxième temps, s'attaquer aux choses plus profondes. Si on le peut encore.
Et pis merde, quand je parle des valeurs que l'on perd, j'ai l'impression d'être un vieux con.

3.11.05

Better

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Mieux
Bien sur que tu peux mieux que ça
Bien sur que tu vaux mieux que ça
Alors pourquoi tu n'essaies pas ?
Change
Ce que tu as en toi
Ce que tu fais de toi
C'est le moment maintenant
Mieux
Tu es capable de mieux
Que tout ce que tu ne fais pas
Par peur ou par paresse
Mais qu'est ce que tu attends ?
Personne ne le fera pour toi
Personne ne viendra t'aider
Secoues toi et avances
Mieux
Tu sais que tu vaux mieux
Tu sais que tu peux mieux
Que tout ce que tu ne fais pas
Que tout ce que tu n'oses pas
C'est le moment maintenant

1.11.05

Autumn mood

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Je sais pas vous, mais la seule chose finalement que je reprocherai à ces changements d'heure, c'est d'apporter l'obscurité dès 16h30 et de me foutre le moral en l'air.
Tout prend d'un coup, sans qu'on ai le temps de s'y habituer, un autre teint, les paysages, les bruits, tout semble différent d'un coup. Et moi ça me fout le bourdon, va me falloir un sacré temps pour m'y habituer (encore une fois).
C'est vrai quoi. Plus de soleil, de chti n'oiseaux qui chantent, de douce brise sur mon visage en train de bronzer sur la plage ensoleillée, coquillages et crustacés.. Vouais. Je m'égare. Tant pis.
Pis d'abord les chti n'oiseaux sont tous malades, z'ont chopé la grippe. La douce brise s'est transformé en tempête en arrivant aux Etats-Unis. Pis j'ai pas envie d'aller retravailler. Pis surtout, ils m'ont changé l'heure quoi ! Meeeerde !

Vu le dernier clip de Madonna. Je sais pas si j'aime ou si c'est ridicule. J'alterne entre les deux. Le revival 80 c'est sympa, mais Mado, en justaucorps, franchement, conseil d'ami, t'as passé l'âge. Enfin bref, j'ai un peu pouffé en voyant le clip pis fini par trouver sympa. Et bien sur, le morceau squatte mon cerveau depuis hier...

Attente de bébé-ter qui n'en finit plus... Le terme n'est pas dépassé, mais le corps médical à force de nous stresser à dire "ce sera BEAUCOUP BEAUCOUP plus tôt" nous a mis une de ces pression.

Post dans le désordre. Comme mes idées ce soir. Des fois, je me dis qu'on ferait bien de vendre du gaz hilarant en petite bouteille individuelle. Un petit pschiiitt pour ce soir. Un autre pschiit en regarder les infos à la télé. Pis tiens, je t'en vaporiserai un paquet de gens moi. Parce que y'a pas que moi que le changement d'heure a du mélancoliser.
Mon buraliste. La semaine passée, je lui prend pour 15 euros de bouquins. Cette semaine, encore dix euros passés. Et ce C... me refuse ma carte bleue sous prétexte que "c'est à partir de 12 euros monsieur". Et ben j'ai reposé religieusement et calmement mes trois magazines et lui ai dit "au revoir" avec un grand sourire.
Et quand je vais au gril à coté de chez moi pour manger une pomme de terre au four et qu'on me dit que "ce soir, on a plus de pomme de terre au four", croyez moi, le buraliste, la patate, et la nuit à 17h, ça me gonfle.

Non mais quoi. Manquerait plus que de voir Sarkozy à la télé et ce serait le comble.