19.3.08

L'enfant qui était en moi

J'avance doucement... Les problèmes scolaires du fiston se résolvent doucement (j'avais tort d'avoir eu peur pour cette consultation psy finalement).
J'ai l'impression d'avoir grandi très vite ces dernières années. Bizarre qu'à presque quarante ans, je me dise que j'avais encore besoin de grandir ! Mais si, avec le recul, je crois que j'étais encore très enfant dans un corps d'homme. Très immature, très appeuré.
Mon corps avait grandi, mais mon état d'esprit était toujours à peu près celui de cet enfant de sept ans, se sentant abandonné par son père, sentant sa mère mal, se sentant seul avec tout cela.... Un énorme décalage s'était instauré.... Difficile de faire face au quotidien, aux responsabilités, difficile de se comporter en adulte alors qu'au fond on se sentait toujours comme cet enfant appeuré.
Il fallait faire des efforts énormes pour combler le décalage, "jouer" le rôle d'un adulte, de ce que je croyais qu'un adulte devait faire, qu'un père devait faire, sans le faire naturellement.
Se sentir en décalage perpétuel et obliger de jouer un rôle que je ne connaissais pas, celui de l'adulte responsable.

Et derrière tout cela, la peur. La peur d'être découvert. Je ne suis pas sur de moi, j'ai peur car au fond, j'ai peur que les autres ne découvrent cela : que je ne joue qu'un role, que je ne suis pas celui qu'ils croient. Que je ne fais que semblant d'être un adulte.

Un double moi qui s'est construit au fil des années.

Je dis j'ai grandi, parce que maintenant, je m'en rends compte. Je me rends compte que quelque part, j'avais peur de grandir, toujours les mêmes foutues peurs bien ancrées.
Et pour la premiere fois, en consultation justement pour mon fils, je me suis senti l'autorisation d'être adulte. Ou plutôt d'être père.
Car il en était de la paternité comme du reste : l'impression de jouer un rôle, d'être un bon père aux yeux des autres, mais avec un sentiment d'imposture immense... L'impression de m'appliquer à jouer ce rôle de bon père tout en m'en sentant incapable.
Et là, j'ai fait le lien avec mon propre père. Peut etre que je faisais revivre à mon fils ce que moi j'avais vécu.
Peut être que ce père qui est parti se sentait incapable d'être père. FInalement. Peut etre m'a t il transmis cela. Peut etre que maintenant j'ai le droit de me dire que c'était son histoire à lui, et que j'ai le droit moi de le vivre autrement.

Et je me suis senti à ce moment père, vraiment. Comme si la psy m'avait donné la légitimité pour l'être, pour l'incarner ce rôle de père. J'ai l'impression de ne plus jouer le rôle d'un père, mais de l'être.
Peut etre aussi que l'insupportable était que d'être père et adulte me faisait finalement ressembler trop au mien, de père, modèle que je jugeais et juge toujours inacceptable.

Voilà un post bien dense et bien réflexif ! Mais pourtant il ne reflète pas la réalité qui est que je me sens mieux et que je me pose moins de questions.
Là j'écris en résumé les choses que je me suis dites ces derniers mois, mais là, à l'heure d'aujourd'hui, là, je me sens tout simplement bien.


2.3.08

Run in your head

Plus les semaines passent et moins je trouve le temps pour aller courir. Ca commence à m'agacer sérieusement.
C'est clair qu'avec le rythme de fous qu'on a à la maison depuis quelques semaines, je ne peux plus aller courir le soir en semaine. Ne reste plus que le dimanche matin (en raison du planning familial bien chargé aussi le Week end).
Mais voila, le dimanche matin, il faut avoir suffisamment de temps devant soi. Pas être invité trop loin (comme ce matin), pas avoir promis aux enfants d'aller à la piscine....Et quand tout ça est ok, il reste le dernier paramètre incontrôlable : la météo !
Et croyez moi, mieux vaut aller courir dans le sud de la France que dans l'Est...Parce qu'ici, c'est pas "Bienvenue chez les ch'tis", mais ma foi, c'est pas loin question pluie, vent et nuages gris.

Et je sens que physiquement et nerveusement, mon activité me manque. Moi accro au sport, non mais, quelle bonne blague. Mais si pourtant. J'y ai trouvé un bon dérivatif à toute la tension quui s'accumule sur la semaine, et là, à rester enfermé chez moi, je sens que je tourne en rond!

Et comme les sorties courses deviennent moins fréquentes, les performances s'en ressentent et me revoilà à courir pas vite/pas longtemps et en étant essouflé.... C'est pour le moins décourageant non ? Après toute une année passée à m'améliorer !!! GRRRRRRRRRR !!!

Allez, on se calme. Me reste la musique. Je mets les écouteurs, je me plonge dans ma bulle.

Antony and The Johnsons - Hope there's someone

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