18.1.07

Some news from the past

Quelques nouvelles de mon père en ce début d'année. Enfin à mon initiative, bien sur.

Un (court) mail, un (petit) courrier de sa part, ensuite, pour la bonne année.

On doit en être à deux ou trois contacts par an depuis le décès de mes grands parents.

Ceci dit, c'est un grand progrès puisqu'avant, il y avait zéro contact.

Pour l'heure, ca reste par écrit. Je ne me vois pas l'appeler, ca serait un peu au dessus de mes forces, je n'ai pas vraiment envie de lui parler.

Je réalise que les quelques courriers que j'envoie sont beaucoup plus pour soigner ma culpabilité (au moins je suis un bon fils !) que par réelle envie.

J'aurai essayé de faire tout ce qu'il fallait, c'est ce que j'essaie de me dire.



Difficile pour mes enfants de comprendre que le mari de leur grand mère n'est pas leur grand père... Ils ont "aperçu" une fois mon père, mais n'en ont visiblement aucun souvenir. Ils disent "pèpère" à mon beau-père, et j'avoue que souvent, je n'ai plus envie de les corriger.

Il y a la famille biologique et celle du coeur. C'est la seconde qui a pris de l'importance pour moi, c'est celle là qui est là, présente, pour nous tous.

Et c'est ce qui compte.



11.1.07

Où l'on essaie d'écrire

Depuis des années, j'ai envie d'écrire. Je veux dire écrire vraiment, un texte, un livre, un roman. Quelque chose de conséquent. J'essaie souvent quelques pages, un chapitre et puis j'abandonne, par peur que ce soit nul, par peur de ne pas y arriver.

Hier, je suis retombé sur un texte que j'avais commencé à écrire. Sur un blog, ailleurs. Pas mon histoire à moi, mais une histoire.

J'avoue qu'à la relire des mois après l'avoir écrite, pour la premiere fois, je n'ai pas trouvé ça complètement nul.


J'ai trouvé des passages très bien,d 'autres à améliorer franchement, mais pour une fois, non, je ne me suis pas descendu tout seul !

Mais le temps aidant, je crois que je suis arrivé à lire vraiment tout ça avec des yeux neutres, comme si ce n'était plus moi qui l'avait écrit.

Je remets cette ébauche ici, à moi maintenant d'essayer d'en faire quelquechose...


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On commence par un départ




La porte claque. Encore un départ. Un faux départ bien sur, parce que l'habitude aidant, je sais que tu vas bientôt revenir.

J'ai l'habitude de ce mot de trop, de ce mauvais choix de vocabulaire qui te fait sortir de tes gonds. Même ma grande habitude maintenant à manier l'euphémisme ne m'a pas vacciné contre le mot de trop, petit virus perversemment caché dans quelques uns de mes neurones, et qui me fait dire ce que je pense alors qu'il vaudrait mieux me taire.

La porte claque. Je sursautte. Bien sur. Comme à chaque fois.

J'ai l'habitude de tes départs mais il faut dire que tu as l'art de choisir le moment. Le mauvais bien sur. Ou le bon, suivant le point de vue et l'effet souhaité.

Parce que dans tout vaudeville qui se respecte, on claque la porte tout de suite après la dispute. C'est dans l'air du

moment, c'est dans le ton, là, c'est harmonieux, n'est-ce pas ?

Mais toi, ne voilà pas que tu t'ingénies à être à contre temps. Quand tout est calme, quand je me dis que finalement, bah, ce n'était pas une dispute si grave que ça, que je n'aurais pas du m'inquiéter pour si peu, que ce n'était pas la peine d'en faire une monta...VLAN. Je sursaute. Je ne comprends pas.



Etrange d'ailleurs comme à chaque fois je ne comprends pas le pourquoi. Quel était le mot de trop finalement ?

Et aujourd'hui, que tu pars encore, quel était le mot qu'il ne fallait pas. Non, encore une fois, je ne sais pas.

J'attends,mais le temps passe et la porte ne s'ouvre pas. Longtemps, trop longtemps pour une simple dispute, ton absence s'éternise... J'éteins l'ordinateur et je fait quelques pas dans l'escalier, histoire d'aller à ta rencontre, car c'est sur, au vu de l'heure, tu reviens, tu es parti chercher quelques croissants et on déjeunera en oubliant ce qu'on a peut dire.

Mais l'escalier est désert et silencieux comme un escalier de dimanche matin.



Et moi je suis seul.

Quel était le mot finalement ?



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Waiting



L'attente est un drôle d'animal.

Qui vous vrille la tête, vous tord le ventre, vous noue les muscles.

L'attente vous dit d'y croire, puis vous chuchotte que rien n'est possible.

L'attente vous montre les belles choses que vous n'aviez pas vu, dont vous n'aviez pas conscience, et que vous risquez de perdre.

L'attente vous fait penser qu'à partir de maintenant, tout va changer, que vous avez bien compris la leçon, qu'il n'est pas question qu'on vous enlève tout ça.

L'attente vous murmure que finalement, c'est peut être votre

faute. Finalement. Qu'elle n'avait peut être pas tort, cette jeune fille partie en claquant la porte.

L'attente vous fait croire que vous n'êtes pas si nul que ça non plus, vous songez à ces vacances au bord de l'eau où tout allait bien, à ces moments secrets à deux, à ces mots échangés doucement.



L'attente est une belle salope qui fait espèrer, tout en vous disant que tout est foutu.



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Retour



Tu m'as d'abord demandé si on avait besoin de pain ou de croquettes pour le chat.

J'ai répondu de ma voix la plus neutre possible, j'ai joué le jeu.

Faisons comme si rien ne s'était passé, faisons comme si ....

En meme temps j'étais soulagé car je ne voulais pas d'une explication, de nos voix qui montent voire des larmes. En meme temps, j'avais comme un regret, car les non dits sont toujours plus difficiles à digérer, ils vous pèsent, ils restent bien vrillés là dans un coin de votre tête prêts à surgir à la moindre occasion.

La porte s'est ouverte, j'ai bien fait attention de ne pas trop montrer d'empressement à me lever du canapé. Ce n'est pas parce que tu étais partie depuis le petit matin qu'il fallait faire une différence.

Je t'ai dit bonjour, je n'ai pas posé de question, je n'ai pris d'air interrogateur.

Je me suis rassis devant les informations.

Tu t'es mis à coté de moi et tu as posé ta main sur ma cuisse.

Ca voulait dire "c'est bon, c'est passé", ça signifiait aussi "on n'en parle plus".

Mais plus que tout, au fond, ça m'a réchauffé parce que ça voulait dire

aussi "je t'aime".

Encore.



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Tout à l'heure



La télé hurle et nous innonde de bruits qui

nous empêche de réfléchir ou de nous parler. A dire vrai, je préfère ça plutôt que de vivre encore une de ces discussions stériles de ces derniers jours.

Le bruit rassurant des génériques couvre tout, couvre un peu nos voix, un peu nos émotions, anesthésie nos passions.

Pendant que l'on comate quelques heures sur ce canapé, mes pensées arrivent tout de même à vagabonder et s'éloigner un peu de ce que nous regardons.

Tout à l'heure, je te demanderai si tu veux aller manger quelque chose en ville. Je crois que tu diras "oui". Nous prendrons la voiture sans trop nous parler. Probablement que tu me parleras de ce week end à venir où nous prenons la route. Probablement que j'en parlerai aussi.

Statu quo, armistice générale. On fait comme si. Mais on oublie pas, ou si peu.

Le restaurant sera plein de monde comme souvent, et nous aurons une raison de plus de ne pas parler de ce qui fâche ainsi entourés. Ce sera encore une heure de répit, encore une heure à se dire que ça ne va pas si mal.

Encore une heure à essayer d'y croire.

Mais tout à l'heure, il faudra rentrer. Et je ne sais lequel de nous deux aura le courage ou la folie de vouloir encore discuter.

Peut être moi.

Car je crois que l'attente, qui me broie le ventre, est pire que tout.



Oui, ce sera peut être moi