J'ai toujours aimé cette chanson. Je la tiens pour un des grands grands classiques de ces dernières décennies. La vidéo était terriblement avant gardiste pour l'époque. Et c'est un peu dans le mood de ces derniers jours...
Mon beau père est décédé dans la nuit de mardi. Que dire de plus ?
Bien sur, dans ces cas là, il y a toujours la culpabilité, les regrets. Les "Je ne lui ai pas dit", les "je n'aurai jamais du lui dire", les "je n'ai pas eu le temps de", les "j'aurai du". Moi aussi, j'aurai du..Beaucoup plus. Moi aussi, je n'aurai pas du... Beaucoup moins. Il est trop tard, et on a beau savoir que le temps perdu ne se rattrape jamais, quand le constat vous tombe dessus brutalement, cela fait toujours mal.
Bien sur, il y a les souvenirs. Les petits et les grands. Bizarrement, c'est beaucoup plus les petits qui resurgissent. Les petites choses ou habitudes auxquelles on ne prêtaient pas attention mais qui résument beaucoup plus la personne que les grands souvenirs. C'est un petit air d'accordéon un soir au fond du jardin. C'est un livre de peinture ouvert devant moi. C'est le casque stéréo vissé sur les oreilles pendant la sacro sainte émission "Thalassa" C'est la grande tappe dans le dos à mon arrivée. C'est cette façon de poursuivre son idée jusqu'au bout et d'empêcher l'autre de donner son avis. C'est son petit sourire satisfait quand toute la famille était réunie autour de lui. C'est les regards. Les gestes. Ce sont toutes les choses qui ne reviendront plus.
Bien sur, c'est triste. Etrangement, je garde tous les sentiments à distance. Je ne ressens pas. C'est étrange oui. Je suis comme spectateur de tout ce qui se passe autour de moi. Je soutiens ma femme, la famille. Mais moi je ne ressens pas. Pas encore je crois. Je sens une sourde impression de tristesse tapie quelque part au fond, et je sais qu'elle est prête à se libérer, à fondre sur moi et à m'envahir. Pour le moment, je réussis à la contenir au fond de moi. Mais pour combien de temps.
Bien sur il y a le temps. Le seul qui sait effacer les chagrins. Effacer le chagrin mais pas le manque. Il y a des vides qu'on ne comblera jamais.
Des bagages en vrac partout dans l'entrée. La précipitation se sent encore lorsque je jette un oeil dessus. Tout à l'heure, rentrés précipitamment de vacances, après 10 heures de route fatigante, ma femme repart aussitôt direction l'hôpital. Son père est au plus mal.
Tout seul dans l'appartement avec les trois enfants. Ambiance étrange. Les enfants qui rient, jouent et sautent partout, heureux d'être rentrés. Et moi qui suis dans l'attente d'une mauvaise nouvelle qui ne devrait pas tarder... Le contraste est difficile. Sommes partis en vacances dimanche. Après 10 heures de route, à peine arrivés, le téléphone nous apprend la mauvaise nouvelle. Hospitalisation. Etat grave. Passons la nuit avec ça en tête. Le lendemain, première journée de vacances. Les nouvelles ne sont pas meilleures. Décidons de rentrer en catastrophe. Mal dormi. Pas en forme.
Et me voilà seul. Sans pouvoir réconforter ma femme qui est partie à l'hôpital toute seule. Quoi dire aux enfants, comment pourront ils comprendre... Questions, doutes, angoisses. Peur.
Je reprends le travail la semaine prochaine. Dans quel état ?
Axel est un des bloggers que je lis depuis le plus longtemps je pense. Pour de multiples raisons, des bonnes et des mauvaises, il est persuadé que la vie à deux n'est pas pour lui. Une de ses dernières entrées en parle justement, sur un ton très dur. Et je me suis retrouvé il y a des années, jeune adulte, à penser les mêmes choses, à me dire que ce ne serait jamais pour moi. Que je serais toujours seul, que je devais être finalement différent des autres pour n'avoir pas le droit au bonheur comme les autres. Son récit a véritablement fait écho à mes souvenirs. Et bizarrement, m'est revenu une chanson que j'écoutais énormément à cette époque. C'est Dreamerde Toni Childs, artiste peu connue, que j'avais découvert un peu par hasard. Voix étrange. Mais cette chanson m'avait touché par ces paroles, moi le solitaire, moi qui entendait des choses comme "Don't know why it's so bad This life's been so bad", des choses comme "My heart locked in absence My heart locked and fearful", et finalement se dire que "My thoughts not believing I see no-one can be here with me..."
A 20 ans, j'étais triste à l'intérieur, je pensais que rien de bon ne m'arriverait sur le plan affectif, et j'avais tellement peur de souffrir que, plus ou moins consciemment, je rejettais les "occasions" qui pouvaient se présenter. Un handicapé affectif, voilà ce que j'étais. Et comme dirait Zazie, une fois qu'on est sur que rien de bon ne va nous arriver, "S'agit d'apprendre à ne pas être heureux".
Bref. Les choses ont changées. Les hasards et les rencontres de la vie ont fait que j'ai changé et que maintenant, j' y crois. Cette chanson que j'avais oublié est remonté de ma mémoire, probablement oubliée parce que liée à des périodes trop tristes... Elle est dans le Radio Blog à droite si vous voulez l'écouter. Ca s'appelle Dreamer. Parce que le rêve, il faut toujours en garder un petit bout en nous. Quelque part, sur une planète lointaine, pour tous les petits princes un peu paumés, une fleur attend. Peut être. Probablement. Sûrement.
;-)
------------- Dreamer- Toni Childs
Can't stop, stop the hurting Can't stop, stop the breathing Can't stop, stop these tears for you my dear Don't know why it's so bad This life's been so bad I'm glad i finally found you here
You're the voice of a dream i had You're the voice and i'm so glad You're the weight of a dream of a life come true There's no denying I sometimes run and chase the moon I just can I sometimes run and chase the views And dream of you
My heart locked in absence My heart locked and fearful I see no-one can be here today
My thoughts locked in thinking My thoughts not believing I see no-one can be here with me
You're the light of a dream i had You're the voice and i'm so glad You're the weight of a dream of a life come true There's no denying
I sometimes run and chase the moon And think of you I sometimes run and chase the views And not of you I sometimes run and chase the moon But i'm just dreaming I sometimes run and chase the views But i'm still dreaming Dreaming I'm dreaming I'm dreaming of you, dear
Encore un peu de patience avant les vacances.... Difficile de tenir la motivation le dernier jour !!! Pour une fois, j'ai pu m'organiser et hier, j'ai finalisé toutes les choses qui étaient en attente. Ce qui fait qu'aujourd'hui, je n'ai pas trois tonnes de dossiers urgents à traiter avant de partir...Ouf. Les collègues avec qui j'ai l'habitude d'être sont en vacances... Ca fait des journées pas sympas, car les petites pauses cafés, mêmes courtes, ça redonne de l'énergie quand même. Et là, je me retrouve finalement avec des collègues, certes sympas, mais avec qui on a peu de choses à échanger. C'est vrai que j'ai la chance d'être dans une boite où l'entente est cordiale dans notre petite équipe. Ca aide quand meme pas mal. Allez, encore quelques courriers à faire... Courage.
Dire que je n'ai plus le temps de poster ici serait me trouver des excuses bien pratiques. Certes, je n'ai pas beaucoup de temps, mais en meme temps, bizarrement, pas trop l'envie d'y venir non plus ces derniers temps. Pourtant, je pourrais en avoir des choses à raconter. J'ai quelques fois l'impression que mon crâne va exploser à la fin de la journée, surtout au travail. Galères, situations douloureuses et difficiles en face de moi, souffrances et violences au quotidien à gérer... Pas évident. Raconter ça ici prendrait vite des airs de Paris Match ou de cour des miracles. Et puis, oui, mon métier peut parfois être difficile mais je n'ai pas envie d'étaler ça avec le message derrière de "regardez comme je suis courageux de gérer tout ça, c'est bien hein ?". Donc, voilà pourquoi tout ça n'apparait pas ici. Ou rarement.
Quant à la maison, les joies nouvelles de gérer une famille nombreuse sont toujours bien présentes même si quelques fois épuisantes. Mais je dois reconnaitre que j'aime bien finalement ce coté brouillon, un peu agité qui existe en ce moment chez moi. Quand les enfants seront grands, ça ne sera plus du tout comme ça. Là, c'est un peu la fête à la maison tous les soirs, je suis sur les rotules, mais j'en profite un maximum !
Bientôt quelques jours de vacances. Je vous dis à bientôt.