11.12.06

Roads

Cette chanson de Portishead me glace à chaque écoute... L'émotion dans la voix et les paroles...Qui me collent à la peau, terriblement....
Des émotions ressenties à l'identique, des pensées que je connais trop bien... La musique est vraiment un langage universel qui parle directement à l'âme.
A chaque écoute, je suis atteint au plus profond, boulversé tellement ça me parle à moi...


Roads (live) - Portishead
(dans le radioblog)

Oh, can't anybody see,
We've got a war to fight,
Never found our way,
Regardless of what they say.

How can it feel, this wrong,
From this moment,
How can it feel, this wrong.

Storm,
In the morning light,
I feel,
No more can I say,
Frozen to myself.

I got nobody on my side,
And surely that ain't right,
Surely that ain't right.

Oh, can't anybody see,
We've got a war to fight,
Never found our way,
Regardless of what they say.

How can it feel, this wrong,
From this moment,
How can it feel, this wrong.

How can it feel this wrong,
From this moment,
How can it feel, this wrong.

Oh, can't anybody see,
We've got a war to fight,
Never found our way,
Regardless of what they say.

How can it feel, this wrong,
From this moment,
How can it feel, this wrong.

9.12.06

En vrac

Concert vendredi soir, musicien que je ne connaissais pas, découverte complète et très heureux au final !
J'avais été embarqué un peu de force dans l'histoire ("je t'ai pris des places, tu vas voir, tu vas aimer!"), donc un peu de réticences, mais finalement je ne regrette pas ma soirée.
Même si elle m'a fait revenir à 4h00 du matin chez moi...Lever à 7h00 pour l'école des enfants.
Et ce soir, trois heures de permancence téléphonique au Téléthon pour recueillir les promesses. Les yeux n'étaient plus exactement en face des trous...Mais peu importe, j'ai réussi à articuler et noter les euros qui se sont accumulés..
Week-end donc bien rempli et cela continue demain où je vais encore bouger...

Moi qui était devenu un peu pantouflard ces derniers temps, voilà qu'en un week-end, j'en fait plus que les derniers mois réunis...Mais bon, pas désagréable finalement.

Je ne sais pas si je vais écrire ou non à mon père pour les fêtes. Les règles de la bienséance voudraient que oui...
Cependant, je sais que je vais me retrouver à guetter une éventuelle réponse et mon attente ne me plaît guère... J'aimerai tourner complètement la page quelques fois, mais je sais bien que ce n'est pas possible.

Ai joué longtemps avec les enfants tout à l'heure. Les voir rire et s'amuser me fait un bien fou, je sais que je n'ai pas fait tout ça pour rien quelque part. Je suis bien conscient de compenser sur eux tout ce que j'aurai aimé vivre à leur âge. Mais ça va, j'essaie de ne pas trop donner, je suis bien conscient que des fois, c'est moi-même que je cherche à combler à travers eux.
N'empêche, que l'un deux vienne se blottir contre moi en me murmurant des "je t'aime papa" et je fonds. Plus qu'un autre probablement, plus que celui qui a pu vivre ça avec son propre père.

23h45 : il serait préférable d'aller me coucher au vu de ma nuit blanche précédente ! Sur ce, l'appel de la couette se faisant plus pressant, j'y cours....!

5.12.06

J'écris

Même après l'avoir cotoyé longtemps, ce n'est pas facile. Je n'ai pas le secret, je n'ai pas les mots, je n'ai pas les gestes magiques qui apaisent.
Pourtant je connais bien son visage, pourtant je connais bien ses dégats, ses ravages, ses pleurs et ses douleurs. Là où d'habitude les yeux se baissent par pudeur, je dois être là. Là où d'habitude, les mots ne servent plus à rien, je dois les trouver.

La mort, oui, malheureusement, fait souvent partie de mon quotidien. Mais à chaque fois, la situation est nouvelle, à chaque fois la détresse en face de moi est nouvelle aussi. Je ne suis pas plus préparé que la fois précédente.
Parce qu'il n'y a pas de mot ou d'attitude appropriés en toute circonstance.
Parce que pour apaiser la douleur de l'autre, il faut chercher tout au fond de soi la sincérité, l'empathie, les sentiments vrais. Mais que cela coûte énormement. De force, d'énergie.
Parce qu'on ne peut pas être simplement spectateur. Parce qu'on en prend plein la gueule et plein le coeur de toute façon.

Parce que lorsqu'il s'agit d'un enfant, ça ne peut que faire écho à ce qu'on vit en tant que père. Qu'on ne peut s'empêcher de se mettre à la place du parent qui pleure.

Même après l'avoir cotoyé longtemps, je ne sais pas apaiser les ravages qu'elle peut faire. Mais bizarrement, je commence quand même à la connaitre. Comme si elle était un peu familière et que d'une certaine façon, elle me faisait moins peur.

Mais ce soir, plus que d'autres soirs, la résonnance en moi a été plus forte. Plus que d'autres soirs, je me sens vidé de toute l'énergie qu'il a fallu donner pour accompagner et soutenir. Je ne sais pour quelle raison, ce qui s'est passé aujourd'hui m'a touché de plein fouet, beaucoup plus que d'autres jours.
Maintenant il faut évacuer, évacuer à tout prix. Je me connecte, je me retrouve ici.
J'écris.

4.12.06

L'armure

Quelques fois l'armure est trop lourde à porter. Empêtré dans mes défenses, dans mes habitudes, je ne sais plus qui je dois être finalement...
Se protéger, toujours se protéger. Toujours être fort, dire bonjour à la dame, sourire, faire comme si. Depuis si longtemps, tenir le coup, toujours, toujours, ravaler ses larmes, ses peurs ou ses colères. Avancer, encore, encore et encore.
Quand l'amour d'un parent vient à manquer, quand les conflits des adultes se sont fait trop lourds et trop présents, cacher, cacher encore, donner l'image de l'enfant parfait, celui qui va toujours bien, qui ne posera de problème à personne. Enfouir encore plus profond les larmes et les rancoeurs.
Et avancer, même si l'armure pèse de plus en plus, même si le corps crie quelques fois pitié.

Et adulte encore, ne pas savoir comment faire pour s'en dépêtrer. Ne pas oser enlever cette armure encombrante. S'être habitué à être comme on est. Sécurité avant tout. Cacher est lourd, mais lorsqu'on ne sait plus faire que ça, comment faire autrement...
Et les larmes du passé, du présent qui montent et se mélangent, sensation de trop, de trop lourd, de trop dur, de trop-tout...
Se dire qu'il faudrait se montrer à nu. Pleurer peut être. Ne plus garder. Mais avoir peur de sombrer trop fort trop vite, parce qu'il y a trop à pleurer et à dire.

Quelques fois l'armure est trop lourde à porter. Mais lorsqu'il n'y a plus qu'elle qui nous tient, comment s'en passer ?...

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Ecrit en écoutant en boucle Another Day - This Mortal Coil (cf le radioblog)