4.12.06

L'armure

Quelques fois l'armure est trop lourde à porter. Empêtré dans mes défenses, dans mes habitudes, je ne sais plus qui je dois être finalement...
Se protéger, toujours se protéger. Toujours être fort, dire bonjour à la dame, sourire, faire comme si. Depuis si longtemps, tenir le coup, toujours, toujours, ravaler ses larmes, ses peurs ou ses colères. Avancer, encore, encore et encore.
Quand l'amour d'un parent vient à manquer, quand les conflits des adultes se sont fait trop lourds et trop présents, cacher, cacher encore, donner l'image de l'enfant parfait, celui qui va toujours bien, qui ne posera de problème à personne. Enfouir encore plus profond les larmes et les rancoeurs.
Et avancer, même si l'armure pèse de plus en plus, même si le corps crie quelques fois pitié.

Et adulte encore, ne pas savoir comment faire pour s'en dépêtrer. Ne pas oser enlever cette armure encombrante. S'être habitué à être comme on est. Sécurité avant tout. Cacher est lourd, mais lorsqu'on ne sait plus faire que ça, comment faire autrement...
Et les larmes du passé, du présent qui montent et se mélangent, sensation de trop, de trop lourd, de trop dur, de trop-tout...
Se dire qu'il faudrait se montrer à nu. Pleurer peut être. Ne plus garder. Mais avoir peur de sombrer trop fort trop vite, parce qu'il y a trop à pleurer et à dire.

Quelques fois l'armure est trop lourde à porter. Mais lorsqu'il n'y a plus qu'elle qui nous tient, comment s'en passer ?...

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Ecrit en écoutant en boucle Another Day - This Mortal Coil (cf le radioblog)