23.8.06

Devoirs de vacances

Il y a quelques temps, j'ai la chance de croiser sur le net Hirek, que je connais malheureusement assez peu, mais dont j'apprécie depuis longtemps déjà le journal.
En vrai artiste, Hirek me parle de ma valse-hésitation sur l'écriture. Et me propose un thème, un départ de scénario. Quelque chose de beau et touchant.

Mais voilà, notre conversation date de quelques semaines, l'heure tourne et que je n'ai toujours pas rendu ma copie.
Malgré tout, sa "commande" tourne encore et toujours dans ma tête. C'est bizarre cette sensation. Disons que j'ai besoin de faire mien le scénario pour pouvoir en faire quelque chose, me l'approprier d'abord, trouver ce que je vais pouvoir y mettre de moi.
Parce qu'au fond, dans chaque histoire fictive, c'est toujours de soi qu'on parle, sous une forme ou une autre.
Et là, je sens bien que si je veux raconter quelque chose, et surtout, avant tout, y faire passer de l'émotion, il faut que je trouve quelque chose de personnel à raccrocher à cette histoire. Chercher tout au fond de moi.
C'est l'Actor's Studio de l'écriture !

Non, je voulais juste en parler ici parce que, même si je n'ai rien écris, souvent en ce moment, dans la journée, je repense à l'histoire d'Hirek. Je cherche "un angle d'attaque". Avant tout une tonalité. Une émotion particulière à transcrire.
C'est étrange cette histoire d'émotion, je ne sais pas si c'est la même chose pour Hirek dans son art à lui, mais j'ai besoin de ressentir l'émotion cachée au fond pour m'approprier le texte à venir.
Quand j'écrivais des poèmes, c'était avant tout pour y faire passer une émotion. Pas essentiellement pour ce que j'y disais strictement, pas pour la forme du poème ou sa construction non plus.
Ca pouvait ressembler à un sonnet, avoir tel type de rimes ou autres, ce n'était pas ça pour moi le plus important.Non. Un jour, ou un autre, je regardai un film, entendait une conversation, lisait un livre, et ressentait alors une forme particulière d'émotion que je jugais intéressante.
Par exemple, l'héroïne qui se fait plaquer par son amoureux avec qui tout se passait mal mais dont elle était amoureuse et qui ressent, quand il s'en va, en même temps de la joie, du soulagement, mais aussi de la tristesse, de la colère de n'avoir rien pu faire pour changer le cours des choses. Je trouvais le mélange intéressant : c'est cette émotion là à ce moment là qui m'intéressait.
Et ensuite, j'essayais dans un poème de la faire ressortir, sous d'autres mots, d'autres histoires, plus personnelles.

Et bien, pour l'écriture, c'est pareil. Je parlais d'angle d'attaque, mais je dois d'abord ressentir. J'ai cette idée, cette trame donnée par Hirek, mais c'est comme si je devais chercher quelle émotion elle me déclenche, et quelle émotion je veux faire partager en l'écrivant. C'est ça mon angle d'attaque, mon point de départ. Une fois que j'aurai ça, je crois que l'écriture, l'histoire elle meme posera beaucoup moins de soucis.

Alors voilà, j'ai cette histoire qui tourne dans ma tête, passe et repasse. Et j'espère qu'à un moment, quelque chose en sortira.