22.12.05

Love me do...

HIer, je suis allé bossé une journée. Je suis en vacances pour quinze jours, mais comme ma collègue était coincée pour la journée d'hier, j'avais accepté de revenir une journée sur les quinze jours.
J'ai toujours tendance à être trop gentil, je m'en rends compte, mais j'avoue que je n'arrive pas à lutter contre ça. C'est très bête, parce que la pensée au fond de ça, qui dicte mon comportement, c'est "si je refuse, alors l'autre ne m'aimera plus".
Ouais, c'est vraiment con, mais j'ai besoin qu'on m'aime.
Ca serait plus simple de dire "Non", d'envoyer bouler quand il le faut, de se fâcher même quand ça dépasse les bornes (je dois me fâcher à peu près une fois toutes les années bissextiles).
Je me dis bien sur que dire non ou se montrer, c'est aussi se faire respecter, passer pour quelqu'un de solide, qui sait ce qu'il veut.
Mais rien à faire. Ma collègue arrive avec sa mine contrite, ennuyée, et quand elle me dit "pour mercredi 21, j'ai un petit problème", alors, très sincèrement, je l'écoute, la comprends, compatis. Et m'entends dire "t'inquiète, je reviendrai ce jour là".

Autant vous dire que hier matin, au lever, je n'étais pas frais, pas motivé, et pestais contre moi même d'avoir accepté de revenir travailler une journée. J'y suis allé à reculons.
Suis rentré le soir fourbu. Mais content. Heureux même.
Encore un autre trait stupide : j'avais bien travaillé, sensation d'avoir pu aidé pas mal de personnes, d'avoir rendu service. Voilà. J'étais heureux.
Je n'étais pas inutile. J'avais fait quelque chose de bien. Au fond, c'est surement la même pensée : aimez moi ! Regardez comme je suis gentil tout plein et aidant.
C'est quand même un peu pathétique non ?

Et au risque de faire une fixation absolue, pourquoi chercher l'amour, l'approbation comme ça continuellement, au prix de me nier moi même ? Sinon pour compenser un manque de confiance et au final probablement d'amour ?
Ouais. Merci Papa encore une fois. Grâce à toi, je passe ma vie à quémander des miettes d'affection à gauche et à droite. A essayer de me prouver que je peux être aprécié, aimé... Parce que toi tu t'es ingénié à me prouver le contraire.

C'est triste, d'autant plus que j'en suis conscient.
Là où je suis plus content, c'est quand je me dis que, si ca se trouve, si j'avais eu un père qui m'avait mieux aimé, peut être que j'aurai un max de confiance en moi et que je serai un super gros con.
Alors finalement...

5 Comments:

At 12:56 PM, Anonymous Anonyme said...

C'est con ce que je vais dire, mais les gentils sont rares, faut les préserver.
Enfin préserver n'est peut être pas le terme exact (on dirait qu'ils vont finir au zoo, les gentils).
Bref.

 
At 3:58 PM, Anonymous Anonyme said...

"etre aimé et etre un super con"-L'équation est incorrecte : on peut être aimé, apprendre à privilégier un bon dialogue,à avoir confiance en soi et les autres et donc ne pas finir en super-con. C'est ça qui doit être transmis à la génération suivante, non ?

 
At 10:36 PM, Blogger remboy said...

mazette : j'ai écrit à Brigitte Bardot pour qu'elle me protège. Je suis sauvé

Tuna : ce n'est pas être aimé qui rend super con. Mais simplement le fait de se dire qu'on se prend à rêver que sa vie aurait pu être autrement et que si ça se trouve, l'autrement aurait pu être pire

 
At 12:13 AM, Anonymous Anonyme said...

Je pense q'on a tous tendance à réagir comme toi, c'est dans la nature de pas mal de monde.

La ou tu te trompes gravement (et c'est le pro de la RH qui te parle), c'est de t'imaginer que l'entreprise est un lieu d'affect. C'est une erreur grave, l'entreprise est un lieu d'intéret avant tout et tout le monde ne regarde que son intérêt propre avant tout... Mais bon, etre le "bon gars" ne tue pas... Tu vas dans l'interet des autres...

 
At 9:40 AM, Blogger remboy said...

Guillaume, oui, tu as tout à fait raison : raisonner par l'affect dans l'entreprise, c'est le meilleur moyen d'être déçu et d'en souffrir. J'en suis bel et bien conscient. Conscient qu'il faut plus me blinder, plus faire la part des choses.
Mais j'ai l'impression d'être qq'un qui ressent très fort les choses et, sur l'instant, ça prend le pas sur la réflexion. Ce n'est qu'ensuite que je raisonne...

Tu fais des formations à "comment j'envoies bouler tout le monde au boulot" ?

 

Enregistrer un commentaire

<< Home