9.12.05

Affirmation de Soi - Leçon 12

D'habitude je ne dis rien.
C'est vrai, pendant des années j'ai été timide, n'osant m'affirmer, et je laissais les autres me marcher sur les pieds. Tout en me culpabilisant de les laisser faire.
Sauf que depuis quelques années, il y a eu comme un déclic (pourquoi ? Je ne sais pas) et j'essaie de m'affirmer d'avantage. Et quand je le fais, j'ai l'impression que je franchis une étape et que je pourrais encore mieux faire la fois suivante.
Comme cet après midi.
Je faisais la queue à la caisse de mon magasin d'electro-ménager. Beaucoup de monde. Plusieurs caisses d'ouvertes.
La dame devant moi, la soixantaine, blonde décolorée, gros manteau en fourrure, bijoux clinquants, l'air très supérieur. Devant moi mais sans rien dans les mains. Rien du tout. Je me dis "elle doit attendre quelqu'un qui va revenir". Mais la queue avance, rien.
Et je vois qu'elle fait des signes à un monsieur, probablement son mari, dans la file d'à coté. Lui a les paquets. Chacun dans sa file à voir laquelle ira la plus vite... Ah la la... Je faisais ça quand j'avais quinze ans... Comme quoi on peut être friqué et guère intelligent. Bref. Je ne dis rien.

Pas de bol, la queue où je suis va plus vite, et monsieur le mari s'insère comme si de rien devant moi, faisant mine de converser avec sa femme de la façon la plus naturelle possible. Je bous. Je ne dis toujours rien (je n'ai pas terminé toutes mes leçons d'affirmation de soi, attention !).
Il pose son paquet et tend des cartes. Des chèques cadeaux qu'il a pris en rayon, pour offrir. Il y en a au moins une vingtaine. Généreux, le type, il doit avoir beaucoup d'amis.
Bref. Malheureusement, la caissière ne sait pas comment on encaisse les chèques cadeaux. Elle se lève. Revient au bout de cinq minutes. Avec un fasicule (probablement "Encaisser les chèques cadeaux en 5741 leçons ").
Qu'elle lit. Longtemps. Je bous....
Et là, elle explique qu'elle va etre obligé de scanner les chèques un à un et de sortir un ticket de caisse à chaque chèque..... Elle commence... C'est long...Très long...Dix minutes passent encore...
La dame derrière moi n'en peut plus et change de caisse. Je fais pareil.
Je bous intérieurement en me disant que si ils n'avaient pas joué à me piquer ma place, je serai parti depuis très longtemps.
Soudain je me dis qu'une fois de plus, je suis trop con et je reviens sur mes pas.
Je m'avance vers la dame et je dis d'une voix très polie (je m'applique) :
"La prochaine fois, évitez de faire la queue sur deux caisses en même temps, ca m'évitera d'attendre un quart d'heure pour rien ".
Je vais vers une autre caisse.
Et là, c'est le début d'une colère monumentale. Monsieur et Madame "je passe devant tout le monde" montent sur leurs grands chevaux : "Comment j'ose leur parler comme ça ? De quel droit ? Pour qui je me prends ?? Ils ne voient pas quel est le problème; c'est n'importe quoi, etc,etc..." (le tout en hurlant).

Me souvenant des mes techniques "je m'affirme sans crier", je lance "je ne vous ai pas agressé, ce n'est pas la peine de vous énerver".
Là, le monsieur devient rouge, me lance un "espèce de grand dadais", "c'est un scandale", "de quel droit ?".....
Je reponds "Je ne vous ai pas insulté, vous pourriez faire de même..."
Et je m'en vais.

Mais lui continue. Il s'enerve tout seul. Avec sa femme qui en rajoute une couche. Ils sont pathétiques. On dirait qu'ils s'emploient à faire le plus de bruit possible, ils se sentent outragés, j'ai osé leur faire une remarque....
La dame qui a changé de caisse avec moi me dit "il est fou, laissez tomber, n'insistez pas". Une autre me fait un grand sourire désolé en secouant la tête. Le type hurle toujours (rappelez vous : quand on a une mémère en fourrure, on a tous les droits, celui de vous passer devant et si un jeune con vous le fait remarquer, IL FAUT faire un scandale).
Mon coeur bat un peu plus, j'ai pas envie de me faire taper dessus. Mais pas envie de m'écraser non plus.
Je me tourne vers lui et arrive à dire avec un grand sourire (yes !) :"Je crois qu'on va en rester là. Bonne journée monsieur".
Du coup, il a continué son scandale, mais j'avais tous les rieurs de mon coté.

Et ben vous me croirez ou pas, d'avoir gardé mon calme SANS me laisser faire, je me suis senti vachement bien.
Et vachement fier de moi.

6 Comments:

At 5:20 AM, Anonymous Anonyme said...

Yeah!!! :-)

 
At 7:56 PM, Anonymous Anonyme said...

Arf, j'imagine la scène :-D

 
At 8:55 PM, Anonymous Anonyme said...

Je vois bien le style de personnes... qui se croient tout permis, qui ont peut-être du fric mais aucune éducation. Tu as eu la bonne attitude, c'est bien plus décontenançant pour eux. Bonnes vacances quand même ! :-)

 
At 10:35 PM, Anonymous Anonyme said...

Moi aussi je suis fière de toi.Tuna.

 
At 6:33 PM, Anonymous Anonyme said...

C'est cette incompetente de caissière qui mérite un blâme, non ? (sourire)
Bravo, moi qui ai encore du mal avec ce type de situation

Log-âne

 
At 1:55 PM, Blogger remboy said...

Merci de vos encouragements. Un jour, je vaincrai. Yeah !!!

 

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