23.3.05

Faites pas chier, merde



Ouais bon, je sais. Le noir me boudine un peu, mais je suis pas trop mal sur cette photo quand même non ?
Pis, arrêtez de rire, franchement, ça devient limite vexant.
Non je ne suis pas qu'un paquet de muscle, j'ai aussi un cerveau et un chti coeur, madame. Alors hein franchement, stop.

Quoi c'est pas moi ?
Alors là faut arrêtez un peu avec cette hypocrisie. C'est presque moi. A 50 kilos près quoi (en moins pour moi). Moi aussi j'ai du muscle, hein. Comment je tapperai sur ce clavier sinon hein ? Comment je pourrais soulever (gnffff ...Gnnnnnffffff ....Ayé!) cette satanée souris, non mais ?

Bon, tout ça pour dire quoi hein ?
Ah oui, le thème. Y'avait un thème à cette entrée au fait ? (mes notes, où sont mes notes .... Putain ,j'aime pas les directs, ca me stresse moi).

Ah oui.
Donc.
Hmmm hmmm...

Le thème c'était "Faites pas chier, merde".
Magnifique, le titre, je vous l'accorde. D'ailleurs j'ai eu le prix de poésie au concours intervillage de la foire au Boudin de Triffouillis. C'est pour dire quand même.

En fait, ce que je voulais dire, c'est que je m'apercois qu'en vieillissant, je prends de l'assurance. Constat banal, en fait, c'est un lieu commun que j'entend un peu partout et fréquemment. Sauf que maintenant il se vérifie pour moi.

Je me souviens qu'ado, j'étais déjà un peu timide,mais surtout, complètement bloqué, tétanisé, quand il s'agissait de faire entendre mon opinion devant quelqu'un. Dès que pouvait surgir l'ombre d'un possible conflit quelqu'il soit, je me terrais, je ne disais rien. La possibilité d'un conflit me tétanisait ce qui fait que jamais je ne m'opposais, ne me faisais entendre, ne la ramenait en bref.

Il m'a fallut beaucoup de temps pour en sortir. Et maintenant, en fait depuis quelques mois, je prends conscience du chemin parcouru.
C'est un tout petit évenement qui a précipité cette prise de conscience.

En fait, au travail, j'ai recu un couple et la "conversation" a vite virée sur le règlement de compte en monsieur et madame. Completement incontrôlables l'un et l'autre, infantiles, cherchant absolumment un témoin (bingo, c'est moi) pour leur règlement de compte.
Et pour dégénérer, ça a dégénéré. Sans violence physique, mais les mots fusaient, le ton montait, entrecoupées de pleurs, et de re-cris, hurlement, menaces, etc, etc...
Je pense que la moitié du service a du entendre le truc, malgré la porte fermée.
Et j'avais beau essayé de recadrer en leur repointant le thème de leur visite (non je vous assure, je ne suis pas arbitre de catch conjugal, svp, peux t on revenir au suj... ah non...), ça ne marchait pas.

Bref. Tout ça pour dire que je n'ai même pas eu peur. Bizarrement. Enfin je veux dire, bizarrement avec le recul. Ca hurlait, ca aurait pu dégénérer dans la violence physique, j'aurai pu être pris à parti n'importe quand. Je n'ai même pas eu peur du tout. Je suis intervenu, même très sechement pour les recadrer, j'ai même haussé très fort le ton pour rappeler que ce n'était pas le lieu. Pas eu peur. Du tout.

Ca m'étonne très fort de moi. Moi qui me liquéfiait devant toute montée de ton. Là, rien. Et j'intervenais même pour aplanir les choses...

Ce qui m'a fait prendre conscience, c'est surtout la tête de mes collègues quand je suis sorti du bureau "Ca va ? ", "T'as rien", "Oh si je les avais eu, je sais pas comment j'aurai fait".
Je me suis dit "saperlipopette de sapristi" (en fait, je me suis dit "merde", mais je vous rappelle que je suis grand prix littéraire de poésie quand même), donc je me suis dit "zut, ben oui, t'as bien gérer le truc dis donc.".
Et du coup, devant l'insistance de mes collègues sur combien-c-'était-dangereux-d'avoir-gérer-tout-seul-et-t'aurais-du-appeler-de-l'aide, je me suis mis à avoir eu peur...de ne pas avoir eu peur.
Genre, mais qu'est ce qu'est m'est arrivé là ?

Ben rien.
J'ai grandi.
Comme ça d'un coup, ok c'est bizarre. Mais je crois que c'est simplement ça.
J'ai pris de l'assurance, et en y repensant, oui ces dernières années, j'ose dire un mot à la mémé qui me passe devant dans la file de supermarché la tête haute genre"je suis vieille alors je te demande pas l'autorisation", et même avec de l'humour puisque je lui avais dit "vous savez, madame, vous m'auriez demandé, je vous aurai laissé passé aussi et vous auriez même eu un sourire". Sourire crispée de la vieille dame. Merde, le jeune con a de l'humour aussi. Tout se perd, ma brave Simone, tout se perd.
J'ose tenir tête à la directrice de l'école de mon fils alors que l'an passé, tétanisé par les possibles "représailles" de celle ci sur mon pauvre enfant, je m'étais écrasé.
J'ose faire un scandale au téléphone au service après vente d'une grande chaine d'électroménager que je ne nommerai pas et qui ne mérite pas son Contrat de Confiance.
(Alors qu'il y a qq années, il aurait été impossible d'additionner ces deux facteurs stressogènes : 1- tenir tête et 2- parler au téléphone).

Bref.
Il a suffit de ce mini évenement au travail pour que je prenne un peu de recul et que me dise que oui, j'avais quand meme pas mal changé. En bien. Enfin, en mieux. Je suis pas parfait encore, y'a du boulot pour les 3 512 prochaines années.
Mais en mieux, certes.
Je trouve que je suis plus affirmé, que je défend mieux mes opinions. Plus sur de moi. Mais sans devenir imbu ou autre.
D'ailleurs, j'ai tellement passé mon adolescence et les années d'aprés à douter que je pense être vacciné à vie contre la grosse tête (mais n'est-ce pas immodeste de dire cela au fait ???)

Voilà. C'était le constat du jour.

Ne pas prendre la photo d'intro au premier degré. Non Sylvester, désolé tu n'es pas mon modèle... Pleure pas, allez. Sans rancune ?
Allez, viens. Je t'emmène au café du coin.
C'est ma tournée de Cacolac.

1 Comments:

At 4:39 PM, Anonymous Anonyme said...

juste pour te dire que je passe aussi te lire et que c'est pas mal du tout, enfin comme j'aime (le coté un peu plus introspectif, tu vois..)

Fabien

 

Enregistrer un commentaire

<< Home