22.12.04

Mais je me soigne


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Je fais ce que je peux, mais souvent cela reprend le dessus : je garde de l'adolescence une grande timidité. Pourtant à plus de 30 ans et avec une profession où je cotoie quotidiennement des tas de gens, où je suis obligé de parler en public, défendre mon opinion, bref m'exposer et prendre des risques... C'est comme si il y avait deux moi : l'un professionnel, semble-t-il à l'aise (quand on me dit “tu semblais à l'aise tout à l'heure quand tu as présenté ton exposé !”, ca me scotche... J'avais tellement en moi l'impression de cafouiller, hésiter, trembloter...). Et un autre moi, je dirai plus perso, plus social où je n'arrive pas à aller au devant des autres.

Exemple number one : faire la conversation. Impossible. Je sais pas. Et plus j'en deviens conscient, par exemple durant une soirée, et plus ça me bloque. Je ne trouve plus rien d'intéressant à dire. J'admire ceux qui savent parler de tout et de rien. Car je ne suis pas bête (ouf), dès qu'un sujet est un tant soit peu lancé, je sais rebondir, je sais discuter. Mais tout seul... Enfin... Je n'y arrive pas.

Exemple number two : si j'arrive à un endroit où je ne connais presque personne, je me bloque. A l'idée de devoir me présenter, me sentir jauger par des dizaines de nouveaux yeux, je ne peux pas... Et puis j'ai l'impression que discuter avec des personnes que peut être je ne reverrais jamais de ma vie, c'est d'un certain coté inutile. C'est con. Un peu misanthrope en plus. Et j'en suis bien conscient c'est ça le pire. Je sais que c'est dans les rencontres que l'on s'enrichit, que l'on apprend le plus...

Enfin bref. Je me soigne. Car je suis beaucoup plus à l'aise que durant mon adolescence. Mais c'est comme si ce “nouveau moi” ne recouvrait que l'ancien moi. Car derrière la façade, toujours les mêmes peurs, les mêmes angoisses. Mon nouveau moi n'est qu'une carapace fragile. Et je suis seul à le savoir. C'est ça qui fait peur quelques fois...