2.3.05

Becoming a star

journalists.crush.500

Hier, surprise. Bien confortablement installé à mon bureau, et en train d'expliquer à une jeune stagiaire (attention hein, pas de dérives à la Bill Clinton, d'ailleurs, pas de cigares dans mon bureau). Donc, disais-je, en train d'expliquer à une jeune stagiaire le combien-il-est-intéressant-mon-boulot, le téléphone sonne. Ma secretaire. Un journaliste veut me parler.
Un quoi ?
Hein ?
Ca y est. La presse est au courant. Oui. J'avoue tout. C'est vrai.
J'ai volé ce bonbon à la boulangerie quand j'avais cinq ans, monsieur le juge. J'avoue. Oui. Lapidez moi à coups de carambars que j'expie ce crime...

Bon, bref. Je prends le coup de fil.
Journal local. Le type veut venir me voir que je lui explique ce que je fais en détail et comment je travaille.
Je lui cherche plein d'excuses pour dire que je ne suis pas le mieux placé pour répondre...
Lui me trouve plein d'excuses pour me dire que si.
S'est vachement bien documenté avant le gars. Sait exactement quel est mon rôle, avec qui je travaille. Donc il a des arguments... Je m'entends dire "oui".... Je regrette aussitot.

J'ai horreur de me mettre en avant. Pas envie des projos sur moi, pas envie d'être désigné... Bref. Il vient le lendemain..Arghhh. Panique à bord.
Du coup, j'assure un peu moins devant la stagiaire à jouer mon role de mec sur de lui et de son boulot. Tant pis.

Le soir, chez moi, je me jette sur les bouquins pour me remettre en tête des choses que j'aurai pu oublier... Gros stress.

Finalement, en fait, ca s'est plutot bien passé. Type sympa, qui met à l'aise. Tres renseigné déjà, du coup interview plus facile. Il a insisté pour la photo, j'ai insisté pour dire "non". Encore une fois il a eu gain de cause (je suis faible).
Ma mère (qui n'est pas juive) va se transformer pour le coup en mère juive pour une semaine et je la vois d'ici aller montrer le journal à ses copines et voisines en montrant son fils-qu'il-est-passé-dans -le-journal.
Du coup, le peu de gens de mon entourage (tout le monde lit ce foutu quotidien autour de moi) qui pouvaient ne pas être au courant vont l'être par ma mère qui va se transformer illico en service de presse. Je le sens d'avance.

Tout ce que j'espère c'est que le journaliste retranscrive bien ce que j'ai dit. Je sais que je n'ai pas dit de conneries. Mais j'ai un peu peur qu'il sorte une ou deux phrases du contexte (c'est déjà arrivé à un collègue) et que le sens soit modifié... On verra bien.
Mon chef de service est pressé de voir l'article m'a-t-il dit. Ouais... Je suis surtout pressé qu'on en finisse avec tout ça.
Après l'épreuve de l'interview, ca va être l'épreuve des 102 000 coups de fils à la maison (je t'ai vu dans le journal tu sais !), des 205 000 remarques des collègues, des 352 554 envois par la poste de l'article en question par tata/tonton/belle-soeur des fois que je l'ai raté, des 758 251 remarques des gens que je vais recevoir au boulot (ah c'est vous qui êtiez dans le journal).

Je le sais car il y a quelques années déjà, pour un TOUT PETIT entrefilet sur moi, j'en ai entendu parler longtemps...Et là, c'est carrement l'article complet...Arghhhhhhh.....
Et je l'ai dit : j'ai horreur d'être mis en avant.
Appelez ça timidité ou connerie, je sais pas, mais je deteste ça. Toujours le sentiment de l'immérité, et toujours cette impression de me sentir un peu con devant les compliments ou les remarques gentilles. Je sais pas quoi répondre.

Enfin bref. Sachez que dorénavant, ma mère est devenue mon attachée de presse. Toute demande de RDV ultérieur sera à voir avec elle. Merci d'avance

Byyye.

2 Comments:

At 5:13 PM, Anonymous Anonyme said...

Bien contente de te relire. Ca suffit les périodes d'introspections sans déballages virtuels, non mais.

 
At 8:47 PM, Anonymous Anonyme said...

T'as une chouette maman.
En plus, tes enfants vont être super fiers. Ca le fait vachement, un père dans la gazette, tu vois, tu vas impressionner la cour de récré et ça c'est UNIQUE.

 

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