19.9.06

Fight the fear

In the mood (à l'écoute pendant que j'écris) :
Garbage- Happy Home
(cf le radioblog)
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La solitude est une belle saloperie qui vous prend au ventre et vous tord les tripes.
Mais plutôt que de solitude, peut être que je devrais parler de sentiment de solitude. De l'impression étrange d'être seul au milieu des autres, de cet effet souvent vu dans les films où la foule passe autour du héros au ralenti sans le voir.
Ce n'est pas que je sois seul, disons que le problème est plutôt que je suis solitaire.
Et ce n'est pas tellement non plus que je veuille être solitaire réellement à tout prix, mais c'est plutôt que je ne sais pas faire autre chose.
Je suis celui qui reste à coté du buffet dans les réceptions parce qu'il n'a pas réussi à trouver un groupe auquel s'intégrer.
Je suis celui qui sourit à chaque phrase autour de la table et qui opine du chef parce qu'il ne trouve rien d'intéressant à dire.
Je suis celui qui trouve un pretexte, un détour pour ne pas me retrouver face à la personne à laquelle je ne sais pas quoi dire.

Alors oui, la solitude est une belle saloperie parce que je ne l'ai pas choisie mais que je la subis. Parce qu'elle s'entend bien avec sa meilleure amie la peur, celle qui était là au coin du buffet à vous dire de ne pas avancer, celle qui vous soufflait à l'oreille à table que vous n'avez rien à dire, celle qui vous fait changer de trottoir. La même qui vous fait sentir seul.
SI la solitude est une belle saloperie, au moins on se révolte contre elle. Tandis que la peur, elle, est plus insidieuse, elle ne vous pas prend de front.
C'est qu'elle vous connait bien la peur, elle sait quel mot, quelle phrase, quel souvenir, quelle angoisse utiliser pour obtenir ce qu'elle veut. La peur elle fait partie vous. Et si vous n'y prenez pas garde, vous ne la reconnaissez même pas. La peur est là depuis si longtemps que vous ne savez plus si elle ou vous qui parle.
Ca ne vous choque plus de changer de trottoir pour éviter la mère du copain de votre fils. Ca ne vous questionne pas de trainer autour des petits fours au lieu de demander comment ça va aux gens autour de vous.
Sauf qu'une fois rentré chez vous, une fois devant votre ordinateur, une fois qu'il faut faire le constat de soi même devant son blog ouvert, on se dit que la peur a conduit pas mal de choses encore ces derniers jours.

Je me sens seul. Souvent. Parce que je ne sais pas être tout à fait comme les autres. Parce que j'ai l'impression de ne pas prendre autant de plaisir qu'eux pour l'instant présent.
Et se sentir seul au milieu des autres c'est encore pire que d'être seul chez soi. Parce que le regard des autres vous renvoie à vos propres incapacités.

Si j'avais moins peur, je serai moins seul.
Si j'étais moins seul, j'aurai moins peur.
Je ne sais pas dans quel sens prendre le problème.
Mais je sais que derrière la peur, il y a moi. Qui se cache.
Et que s'il n'y avait plus la peur, je serai libre.
Je serai moi.

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Je ne connaîtrai pas la peur, car la peur tue l'esprit.
La peur est la petite mort qui conduit à l'oblitération totale.
J'affronterai ma peur. Je lui permettrai de passer sur moi, au travers de moi.
Et lorsqu'elle sera passée, je tournerai mon oeil intérieur sur mon chemin.
Et là où elle sera passée, il n'y aura plus rien. Rien que moi.
Rituel Bene Gesserit - F.Herbert - Dune

7 Comments:

At 12:58 PM, Anonymous Anonyme said...

que dire de plus, que j'aurais pu l'écrire... (mais sans doute moins bien !)

Axel.

 
At 5:11 PM, Anonymous Anonyme said...

Et si nous apprivoisions nos peurs??
Je ne débattrais pas de doctine Freudienne, sourire, trop long, mais toutes peurs a soit disant une résonnance sur notre passé, Freud allait même jusqu'à la gestation !!!
sans remonter jusque là, sourire, apprenons à reconnaître l'arrivée de nos peurs,à les accepter, et à chercher au fond de nous où cela blesse,et pourquoi...
les remettre à leurs places initiales, ne pas les occulter, elle font parties de nous...
comprendre un peur, c'est un peu avancer...
et de le dire, de le reconnaître est déjà un grand Pas..
belle route à toi
Nathalie

 
At 7:40 PM, Blogger remboy said...

Axel : en fait, c'est bien toi qui l'a écrit, j'ai profité de ton séjour au Vietnam pour te piquer un manuscrit qui traînait ;-)

Nathalie : je suis d'accord qu'il faut apprendre à connaitre nos peurs plutot que des affronter de plein fouet. Lutter sans cesse contre sa peur est épuisant. Il faut l'explorer, la cerner, pour qu'elle paraisse plus familière et moins angoissante.

 
At 11:36 PM, Anonymous Anonyme said...

moi j aime bien la solitude ya des moments ou ca permet de se reposer et d autres ou on la subit...
mais ya des personnes qui sont plus douees pour la vie que d autres ;simple constat.
toujours le meme plaisir a lire tes ecrits ..

 
At 9:51 PM, Blogger remboy said...

Job : Je crois que je la subis surtout, cette solitude. Mais ce n'est pas une solitude réelle, je veux dire, je ne suis pas seul, j'ai des amis, je suis entouré.
Mais je me sens seul, car avec une difficulté à aller vers les autres, à me reconnaitre en eux....
Merci de ton passage

 
At 5:51 PM, Anonymous Anonyme said...

Je la sors à chaque occasion, depuis que j'ai découvert cette subtilité du vocabulaire :
la solitude a peut être bien, l'esseulement c'est plus rare...

 
At 9:35 PM, Blogger remboy said...

j'aime bien ta nuance chat fou. Effectivement, la solitude n'est pas que négative. C'est le fait de se sentir trop seul qui est plus dur...

 

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